Tout savoir sur les tissus en coton biologique

 
 
Image fournie par Unsplash

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Comme vous le savez, Atelier Malherbe propose exclusivement des tissus en coton 100% biologiques, certifiés GOTS. Souvent, on me demande pourquoi j’ai choisi de créer des tissus biologique certifiés Gots, en sachant que cette décision impacte énormément ma marge, et par conséquence la rentabilité de mon projet.

Alors pourquoi choisir des tissus en coton biologique ?

C’est vrai, que cette décision, très peu d’entreprises la prennent, même les plus grandes du secteur. Alors pourquoi, une jeune entrepreneuse, qui a tout à prouver, se lance un défi pareil ? Tout simplement, parce que j’ai ouvert les yeux sur la deuxième industrie la plus polluante après le pétrole : l’industrie textile !

Pendant des années, j’ai acheté des tonnes de t-shirt en coton, puis ensuite en tant que couturière, j’ai cousu beaucoup de coton mais aussi des matières synthétiques et polluantes. Je le savais pas vraiment, et je voulais pas m’en préoccuper. Cela me semblait lointain, compliqué, il y avait si peu choix dans les tissus bio et certifié, que j’ai fais l’autruche, et je ne me posais pas de questions : sur l’origine de la fibre, sa production.. Puis après “la folie couturesque” du début (où tu achètes chaque tissu à motif qui te plait), j’ai mûrie, au fur et à mesure, j’ai changé ma façon de consommer au quotidien, et de voir la vie. Ainsi depuis octobre 2019, j’ai intégré ce changement, dans ma façon de consommer “la couture”, en adoptant une démarche raisonnée, et j’ai ouvert les yeux sur cette industrie polluante.

 
« Dans le monde, la production du coton représente 70% de la production textile. C’est la deuxième industrie la plus polluante au monde derrière le pétrole. Puisque la culture conventionnelle du coton est fortement consommatrice d’eau, d’insecticides et de pesticides, son impact n’est pas seulement environnemental, mais aussi sociale et sanitaires »
 

Ainsi, dans cette article, je souhaite vous partager pourquoi Atelier Malherbe a fait le choix de vous proposer exclusivement des tissus en coton biologique certifiés GOTS. J’espère que vous comprendrez les avantages à acheter des tissus/vêtements en tissus biologiques et certifiés et que vous me suivrez sur ce chemin d’une vie plus éco-responsable, éthique, et engagée.

Tout d’abord, définissons, qu’est-ce que le coton ?

Image fournie par Unsplash

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Le coton est une fibre végétale qui entoure les graines des cotonniers « véritables », un arbuste de la famille des Malvacées.

Cette fibre est un duvet soyeux, presque constituée de cellulose pure, produite par le cotonnier dont il existe de nombreuses variétés. Il se présente sous la forme d’un arbuste de hauteur variant de 1 mètre à 6 mètres.

Sa culture exige des conditions de température (zone tropicale ou subtropicale) jointes à un certain degré d’humidité (pluies ou irrigation) et un sol fertile, profond.

Une fois la récolte de la fibre de coton, sur la plante de coton, la fibre est filée sur des bobines, ensuite le fil de coton est tissé ou tricoté pour fabriquer du tissus. C’est la matière naturelle la plus produite au monde, car elle est très utilisée dans l’industrie textile. Le coton est souple, élastique, tenace. Cependant, sa solidité (meilleure à l’état mouillé) est moins grande que celle du lin, son élasticité est moins grande que celle de la laine par exemple.

Les avantages d’un tissu en coton

Les tissus réalisés à partir de cette fibre possèdent de nombreuses vertus, appréciées des consommateurs et des couturières :

  • Confortable : absorbe l’humidité (la fibre végétale de coton peut absorber jusqu’à 8,5% de son poids en eau) donc il laisse respirer la peau

  • Isolant : les fibres tiennent chaud (souvenez-vous de vos sweets à capuche 😉)

  • Agréable et soyeux au toucher (la densité du tissu peut aller de 55g à plus de 150g)

  • Durable car il supporte bien la chaleur (il résiste à la machine à laver et au fer à repasser)

  • Facile à coudre (ne glisse pas sous le pied de biche)

L’avantage de la fibre de coton est qu’elle peut se transformer en de nombreux type de tissus du plus fin au plus épais, ses utilisations sont donc très variées : la mousseline de coton, l’organza, le voile de coton, le tulle, la cotonnade, la flanelle, la gabardine, le molleton, la baptiste de coton, la popeline de coton, le satin de coton, le crêpe de coton, le chambray, le tissu éponge, la double gaze…

Vous trouverez ici un article qui vous explique les différents types de tissus en coton et leurs utilisations en couture.

D’où provient le coton ?

La production mondiale de coton pour la période 2017-2018 est de 25 millions de tonnes :

  • l’Inde (6,5 millions de tonnes),

  • la Chine (5,9 millions de tonnes),

  • les Etats-Unis (4,5 millions de tonnes), le Pakistan et le Brésil constituent les cinq premiers producteurs.

Les Etats-Unis sont pour leur part les premiers exportateurs mondiaux de fibre. Le Mali est redevenu en 2017-18 le premier producteur de coton africain avec une production de 700 000 tonnes. 

La culture conventionnelle du coton, le mal du siècle

Le coton est la plus importante des fibres naturelles produites dans le monde et représente plus de la moitié de la consommation mondiale de fibres textiles. Il peut être cultivé selon deux modes d'agriculture, conventionnelle ou biologique, ce qui détermine son impact environnemental

En effet, la culture conventionnelle du coton est la plus polluante de la planète. Elle utilise environ un quart des pesticides/insecticides vendus dans le monde alors qu'elle ne représente que 2,5 % de la surface agricole, selon l’Organisation Mondiale de la Santé.

D’autre part, la culture du coton conventionnelle exige de grands litres d’eau : un t-shirt en coton classique (250g) nécessite 2500 litres d’eau, contre 100 litre pour un t-shirt en coton bio. Un autre exemple frappant, la mer d'Aral en Asie Centrale a perdu  entre 20 000 milliards et 60 000 milliards de litres d’eau par an pendant les années 1960 en raison de la culture du coton (et du blé) ,et a aujourd'hui quasiment disparu.

Et enfin, sa fibre est blanchie au chlore (et non à l’eau oxygénée). Les teintures sont réalisées avec des métaux lourds ou autres substances cancérigènes.

Donc la culture du coton conventionnel est nocif et destructeur à différents niveaux :

  • Environnementaux : les pesticides et insecticides polluent les eaux et les nappes phréatiques, les sols s’appauvrissent et deviennent infertiles

  • Sanitaires : les producteurs et leurs familles ont de graves problèmes de santé (il est estimé à 1 million le nombre de personnes intoxiquées chaque année dans le monde par les traitements chimiques) et les consommateurs ont des allergies (à cause des colorants chimiques utilisés pour la teinture, qui contiennent des métaux lourds ou des produits parfois allergisants)

  • Ethiques : les conditions de travail sur l’ensemble de la chaîne de production (récolte, tissage, ennoblissement, couture) sont déplorables dans beaucoup de pays du tiers-monde, et les industries textiles sont souvent pointés du doigt. Ainsi, La fast fashion, a délocalisé une partie de sa production dans des régions plus proches, en Tunisie, Turquie, Maroc... où les conditions de travail ne sont pas beaucoup plus reluisantes. La main d'œuvre y est aussi très bon marché, et le droit du travail peu respecté (travail de mineurs, location de logement vétustes via l'usine employeur, pas toujours de couverture santé

Parce que, parfois quelques images valent mieux que dix mille mots, je vous propose cette vidéo d’une courte durée(~4minutes). Si le sujet de la culture du coton vous intéresse, je vous conseille le livre d’Erik Orsenna : Voyage au pays du coton, qui vous explique les mécanismes de la mondialisation appliqués à la culture du coton.

 
 

C’est quoi un coton biologique ?

Un coton bio est cultivé sans pesticides, insecticides ou engrais chimiques, et sans OGM. De la semence de la graine à la récolte de la fleur, les cultivateur utilisent des engrais naturels (compost animal par exemple), qui n’épuisent pas les sols et ne sont pas toxiques ni pour l’environnement ni pour les hommes qui travaillent.

La rotation des cultures dans l'agriculture biologique permet d'oxygéner la terre et d'en préserver la richesse. Le coton biologique consomme moins d’eau que le coton conventionnel, il est blanchi à l’eau oxygéné et les teintures sont sans métaux lourds ou substances cancérigènes. Plus douce et plus souple, la fibre de coton bio est plus épaisse et anallergique.

La culture du coton bio permet non seulement de préserver la nature, mais aussi d’intégrer les valeurs d’un commerce équitable. Elle s’inscrit dans une économie respectueuse des droits économiques, sociaux culturels et environnementaux :

  • Respect de la biodiversité : les espèces non visées par les insecticides -notamment les abeilles- sont ainsi épargnées, préservation de la qualité de l’air, de la terre (pas d’OGM) et des eaux

  • Respect du producteur : aucun risque inhérent à la manipulation de produit chimique, une rémunération plus juste dans des conditions de travail décentes

  • Respect du consommateur : un tissu sans risque d’allergie, qui possède une meilleure qualité (fibre plus solide, donc des vêtements plus robustes et durables)

Ainsi, pour qu’un tissu soit bio, il faut que : le fil composé de fibres naturelles (ici le coton) soit certifié bio ET la production (tissage/tricotage) soit également certifiée bio. Je précise également à toutes les couturières qu’il n’y aucune différence à l’œil nu, ou au toucher sur la qualité du tissu entre un tissu bio et non bio.

Image fournie par Unsplash

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D’où provient le coton biologique ?

Le coton certifié biologique est cultivé dans 22 pays (selon Le guide l'exportateur de coton, du Centre de commerce international), principalement la Turquie et l'Inde, mais aussi la Chine et les États-Unis.

Par rapport à la production totale de coton, celle du coton biologique reste marginale (0,1 % en 2006), mais semble en augmentation. Concernant Atelier Malherbe, je précise dans chaque fiche produit, d’où vient la fibre de coton biologique : soit en Inde, Tanzanie, ou au Bénin.

Quelle est l’avenir du coton biologique ?

Selon le tout récent rapport 2019 sur le marché du coton biologique de Textile Exchange, la production mondiale de coton biologique a augmenté de 56% entre les saisons 2016/17 et 2017/18. Le rapport montre que la production de coton biologique a atteint 180 971 tonnes en 2017/2018, un record sur les huit dernières années, bien que cela ne représente que 0,7% de la quantité totale de coton produite.

Avoir une matière première biologique, ne suffit pas !

Chaque étape de la fabrication du tissu doit respecter des règles strictes afin que tout le processus de transformation de la matière en tissu soit conforme à un cahier des charges écologiques.

Ainsi, plusieurs labels existent pour certifier la véracité du caractère biologique. Cependant chacun ont leur propres spécificités et n’ont pas le même niveau d’exigences.

Démêlons tout cela ensemble.

Quels sont les labels garantissant que le coton est bio ?

Il existe 5 principaux labels écologiques sur le marché que j’ai classé du moins complet, au plus exigeant :

  • La label Oeko Tex

  • Le label Oeko Tex Standard 100 est la certification la plus répandue. Elle garantit d’avoir un textile où l'absence de substances nocives est de mise (comme par exemple des métaux lourds, des allergènes ou encore des pesticides). MAIS elle ne garantit PAS que le tissu soit bio, ni l’exclusion des produits nocifs.

  • Ne s’intéressant qu’au produit fini, ce label ne couvre aucune étape de la production (OGM, engrais, produits chimiques, traitement des eaux usées….).

  • C’est donc un label faible, qui apporte un gage de confiance en termes de préservation de la santé pour réduire les risques d’allergies et d’irritations de la peau mais qui est laxiste en termes d’écologie.

  • Le label Ocs blended : 

  • Pour Organic Content Standard. Il permet de contrôler l’intégrité et la traçabilité des matières premières tout au long de la chaîne de production. Il est dédié à tous les textiles conçus avec un minimum de 5% de matières premières biologiques mélangées avec des matières premières relatives à une convention ou synthétiques. Donc il est inutile !

  • L’Ecolabel Europeen

  • Ce label européen évalue l’impact environnemental des produits tout au long de leur durée de vie. Il repose sur le principe d’une approche globale sur le cycle de vie du produit. Ce label ne concerne que l’environnement et n’offre aucune garantie sociale.

  • La charte est moins complexe et permet quelques dérogations (pas de fibres 100% biologiques, des OGM en petites quantités…)

  • Le label Ocs 100

  • Contrairement au label OCS Blended qui contient 5% de matières premières biologiques, les textiles certifiés OCS 100 en contiennent de 95 à 100%. La certification vérifie la présence et le pourcentage de matières biologiques dans le produit final.

  • Elle suit le flux de matières premières, de l'origine au produit fini et laisse à un vérificateur tiers accrédité le soin de certifier ce processus.

  • Le label Gots

  • Le label Global Organic Textile Standard est le principal label complet garantissant un coton bio (minimum 95%). Celui-ci est reconnaissable par un t-shirt blanc sur fond vert.

  • Il couvre tous le processus de fabrication, de la culture sans OGM, engrais et pesticides, à la production sans toutes les substances toxiques présentent dans la fabrication ou dans l’impression du textile.

  • Il va plus loin dans la certification en imposant le respect des conditions de travail décentes.

  • Les certifications sont à renouveler tous les ans, et sont auditées par des cabinets indépendants.

 
 

Attention au greenwashing…

Le Greenwashing utilise différentes techniques de marketing “vert” et de communication pour donner à une entreprise un positionnement plus écolo et ainsi redorer son image de marque.

Tout simplement, il s'agit de publicités mensongères : des promesses disproportionnées, la création de faux écolabel, l’utilisation d'images écologiques suggestives... Tout est bon pour induire le consommateur en erreur. 

Le principe de la mode éthique “ Acheter moins, choisir mieux et faire durer” est complètement contraire au modèle économique des enseignes de fast fashion. Pourtant, cela n'empêche pas H&M de se définir comme une marque de "éco-responsable." avec le lancement de sa collection “Conscious”

Dans les certifications, ils existent aussi des mauvais élèves.

Par exemple, l’organisation américaine ORGANIC visant à promouvoir l’utilisation du coton biologique, est soutenue par des marques telles que Nike, Walmart, H&M, Adidas, Patagonia, Marks&Spencer… Il s’agit de disposer d’une norme permettant d’accéder facilement à du coton bio. Cette certification garantit un taux de coton biologique dans le produit fini mais ne garantit pas les étapes de transformation du textile et notamment la teinture, ni les conditions sociales et environnementales de la production. C’est donc un label peu fiable !

Dans le même genre, toutes les appellations, du style “un tissu responsable”, n’est ni bio, ni certifié, ni éco-responsable de rien du tout.

Les tissus biologiques chez Atelier Malherbe

Tous mes tissus sont à 100% en coton biologique certifiés GOTS (Global Organic Textile Standards) sur l’ensemble des étapes de production des tissus (de l’approvisionnement du fil, en passant par le tissage, le lavage, la teinture, le blanchiment, jusqu’au conditionnement). Tous mes tissus biologiques certifiés GOTS, sont tissés, teints, et imprimés en France.

D’ailleurs sur chaque fiche produit, vous trouverez les informations suivantes :

  • Matière : Coton Bio GOTS

  • Processus de fabrication : Teinture

  • Origine de la Fibre bio : Inde, Bénin, Tanzanie

  • Imaginé et peint en France

  • Filage GOTS : France

  • Tissage GOTS : France

  • Finitions GOTS (teinture, lavage, impression) : France

Egalement, toute la mercerie que je propose est en coton bio certifiés GOTS (fils à coudre, passepoil, biais…)

Pour en savoir plus, sur mes engagements, et ma philosophie, cliquez-ici.

Pour aller plus sur ce sujet, je vous propose le flyer infographie de Gots qui explique très bien les avantages de la certification. Egalement, je vous propose un guide fourni par ADEME “Le revers de mon look” qui détaille véritablement l’industrie textile et les enjeux de la certification.