Tissus bio, tissus éco-responsable...Comment s'y retrouver dans le greenwashing des tissus ?
Vous vous demandez : qu’est-ce qu’un tissu éco-responsable ? Un tissu biologique ? Un tissu made in France ça existe ?
Si votre tissu est certifié oeko-tex est-il bio ? Qu’est-ce qu’un tissu écologique ?
Je vais tout vous expliquer ! Rapidement et sans chichi !! Comme d’habitude ici, on met les pieds dans le plat et on parle en toute transparence ;)
Car oui, moi aussi j’ai constaté ces dernières années, de plus en plus de pratique de greenwashing sur les tissus et surtout dans les merceries. J’ai bien conscience que ce n’est pas toujours intentionnel : on emploi un mot “passe-partout” car on ne maitrise pas le sujet, un mot “tendance” comme bio/éco-responsable pour vendre plus ou faire plaisir au client.. Mais bien souvent il n’y a rien derrière. Et parfois, malheureusement, c’est même volontairement mensonger ! Bien évidemment l’objectif ici n’est pas d’attaquer qui que ce soit, mais simplement de rappeler les fondamentaux de l’industrie textile et de souligner les points de vigilance. En tant que mercière : il est de ma responsabilité de vous informer au mieux et vous en tant que couturière et consommatrice de tissus, vous devez savoir ce que vous achetez. Et à quel prix !
Je tiens à préciser et à me répéter encore une fois : il n’y aucun problème à coudre de la viscose ou du polyester tant que vous êtes informés et que vous le faites en toute connaissances de cause. Ce qui me déplait fortement par contre c’est quand on me dit “Moi je préfère la viscose car c’est une matière naturelle fluide” dans ce cas-là vous achetez sans savoir ou pire en pensant faire une bonne action ! Et ça ce n’est pas normal 😒 Donc j’espère que cet article répondra à toutes vos interrogations et éclaircira toutes les zones d’ombres. J’ai essayé d’être la plus synthétique possible et je vous renvoi très souvent sur d’autres articles de blog si vous souhaitez creuser les sujets en détail ;)
N’hésitez surtout pas à me poser toutes vos questions en commentaires, j’adore échanger avec vous sur tous ces sujets. Sur certain point, je prends partie et j’affirme mes positions en toute honnêteté (mais cela reste uniquement MON avis je le précise à chaque fois). Evidemment chacun est libre d’avoir un avis différent, l’essentiel est de respecter le point de vue de chacun ;)
Je vous souhaite une bonne lecture ! Dites-moi en commentaire si le quizz de la fin de l’article est facile pour vous ? :)
1) Les fondamentaux à savoir sur les tissus
Avant d’attaquer le vif du sujet, il me semble important de rappeler les bases avec quelques notions fondamentales comme les différentes matières de tissu ainsi que les étapes de fabrication d’un tissu. Car pour choisir le bon tissu adapter à votre patron, vous devez connaitre les matières ! C’est vraiment la base de toute la réflexion : de quoi est composé le tissu ? Quelle matière ? Comment est-il fabriqué ?
Les 3 différents types de tissus
Il est essentiel de connaitre quelques fondamentaux donc notamment les 3 grandes catégories de tissus selon l’origine de leur matière première. Cela impacte considérablement leur empreinte environnementale mais surtout leur spécificité en couture et à porter au quotidien.
Vous souhaitez approfondir le sujet ? Lisez l’article complet sur les différents types de tissus et leur utilisation en couture.
Les principales étapes de fabrication d’un tissu
Maintenant que vous savez distinguer les matières selon leur composition (coton, viscose, lycra..), passons aux processus de fabrication. Car oui avant d’arriver chez vous, un tissu a traversé un long chemin et subit de nombreuses transformations, plus ou moins lointaines ou polluantes. Normalement, sur chaque fiche produit dans une mercerie (comme sur les miennes) vous DEVRIEZ retrouver toutes les informations relatives à ces étapes avec notamment le lieu. Car oui, en fonction du lieu, beaucoup de choses changent : les réglementations industrielles, le salaire des ouvriers, le respect des règles sanitaires etc..
Globalement, il y a 6 principales étapes dans la fabrication d’un tissu :
la source ou culture de la matière (uniquement si elle est végétale),
le filage et le tissage de la matière naturelle (comme le coton) OU la transformation chimique d’une fibre (comme pour la viscose, le polyester…) pour créer une nouvelle matière tissée.
Puis la partie blanchissement du rouleau de tissu, teinture si besoin, différents lavage pour préparer le tissu à l’impression.
L’avant dernière étape concerne l’impression des motifs (que ce soit de l’ancienne façon : en cylindre ou en impression numérique) et c’est bien souvent la seule information que vous donne les créatrices de tissu.
Et enfin, une fois le tissu imprimé, il retourne chez l’ennoblisseur pour le laver une nouvelle fois et faire quelques traitements (mécanique comme le flambage pour pas que le tissu bouloche par exemple ou des traitements chimiques spécifique…).
Passons maintenant aux choses sérieuses. Vous entendez sûrement parler de tissus biologique ? Mais qu’est-ce que cela veut dire ?
2. Donc qu’est-ce qu’un tissu bio ?
En couture, on parle bien souvent de tissus en coton biologique
Les qualités d’un tissu en coton
Le coton est une fibre naturelle qui provient des fruits du cotonnier. C’est le textile le plus populaire et le plus polyvalent. Le coton est une matière qui a les avantages d’être isolant, thermorégulant et absorbant. Il peut être tissé de différentes manières, avec des fils de couleurs variables, pour obtenir des textiles plus ou moins épais, brillants ou mats, pour l’été comme pour l’hiver.
Les avantages d’un tissu en coton
Les tissus réalisés à partir de cette fibre possèdent de nombreuses vertus appréciées des couturières :
•Confortable : absorbe l’humidité donc il laisse respirer la peau
•Isolant : les fibres tiennent chaud
•Agréable et soyeux au toucher (la densité du tissu peut aller de 55g à plus de 150g)
•Durable car il supporte bien la chaleur (il résiste à la machine à laver et au fer à repasser)
•Facile à coudre (ne glisse pas sous le pied de biche)
L’avantage de la fibre de coton est qu’elle peut se transformer en de nombreux type de tissus du plus fin au plus épais, ses utilisations sont donc très variées : le voile de coton, la gabardine, le molleton, la baptiste de coton, la popeline de coton, le satin de coton, le crêpe de coton, le tissu éponge, la double gaze…
Et le coton classique alors ?
Qui dit “coton biologique”, dit qu’il existe un “coton conventionnel” soit le coton classique que tout le monde connait. Vous voulez savoir quel est la différence entre les deux ? Pourquoi il faut privilégier le coton biologique ? Voici une petite synthèse :
Les tissus bio ont la côte !
Donc si vous avez bien lu jusqu’ici, vous savez que pour qu’un tissu soit bio, il faut que :
le fil composé de fibres naturelles (ici le coton) soit certifié bio
ET la production (tissage/tricotage) soit également certifiée bio.
A savoir : le coton certifié biologique n’est pas français, il est cultivé dans 22 pays, principalement la Turquie et l'Inde, Tanzanie mais aussi la Chine et les États-Unis.
Avoir une matière première biologique, ne suffit pas !
Chaque étape de la fabrication du tissu doit respecter des règles strictes afin que tout le processus de transformation de la matière en tissu soit conforme à un cahier des charges écologiques.
Ainsi, plusieurs labels existent pour certifier la véracité du caractère biologique. Cependant chacun ont leur propres spécificités et n’ont pas le même niveau d’exigences.
Démêlons tout cela ensemble.
3. Les labels et les certifications
Il existe 5 labels que j’ai classé du meilleur (GOTS) au moins intéressant (Oeko-Tex). Je vous détaille leurs principales caractéristiques et leurs logo dans l’illustration ci-dessous afin que vous puissiez facilement faire la distinction entre tous. Vous allez vite comprendre pourquoi le label GOTS est vraiment le meilleur et donc pourquoi c’est celui que j’ai choisi de vous proposer pour mes tissus.
La réglementation stricte de la certification GOTS
Le label GOTS est géré par un organisme indépendant qui facture très cher la labellisation qui doit être renouvelée tous les ans après un audit. L’ensemble des intervenants de la chaine de production doivent être certifiés pour que le tissu le soit au final.
Le cas particulier des créateurs et revendeurs de tissus
Bien que mes tissus soit certifiés Gots dans toutes les étapes jusqu’à mon imprimeur, je ne peux malheureusement pas le revendiquer ainsi sur mes fiches produits car je ne suis pas certifiée en tant qu’entreprise. Donc mon tissu perd sa certification une fois qu’il franchi la porte de mon atelier. Alors que je ne réalise aucun traitement dessus. La fabrication d’un tissu certifié Gots (de sa culture à son impression) a un coût très important, et je ne peux malheureusement pas communiqué dessus... Pour moi c’est vraiment la plus grosse limite de ce label. C’est pourquoi, pour de nombreuses mercerie (créateurs ou revendeurs) ce label devient de plus en plus impopulaire par sa mise en œuvre complexe et onéreuse surtout que en tant que mercerie nous n’impactons à aucun moment le produit. La certification GOTS a un coût trop important pour ma petite entreprise actuelle. J’espère pouvoir me l’offrir un jour.
Retrouvez l’article complet sur la certification GOTS ici.
Label Oeko-Tex et Gots : quelles différences ?
Le label Oeko-tex = c’est la base d’un tissu ! Il garantit l’absence de substances nocives pour la santé des consommateurs dans le produit fini. C’est un label très réputé qui certifie les produits textiles finis et non pas leur fabrication ou l’origine de la fibre.
Le label Oeko-Tex est d’ordre sanitaire, pas environnemental ni social : en aucun cas il ne garantit que la confection des vêtements s’est déroulée en utilisant une fibre bio issue de l’AB. Un tissu synthétique en polyester peut-être certifié Oeko Tex alors qu’il est polluant en tête de chaîne de fabrication.
Donc c’est un label fiable qui apporte un gage de confiance sur la préservation de la santé pour réduire les risques d’allergies ou d’irritations de la peau mais qui est laxiste en termes d’écologie, contrairement au label GOTS.
Le Label GOTS certifie sur l’ensemble des étapes de production des tissus (de l’approvisionnement du fil, en passant par le tissage, le lavage, la teinture, le blanchiment, jusqu’au conditionnement) le respect de l’environnement ET de la santé des Hommes.
Attention à l’arnaque “coton BCI”: Better Content Initiative
Depuis 2013, l’association BCI a pour but de promouvoir une amélioration sociale et environnementale de la culture du coton. Elle réunit des parties prenantes intervenant sur la filière cotonnière, ainsi que des ONG comme le WWF et des multinationales (H&M, Zara, décathlon..) Ce n’est pas une certification, ni un label, c’est un système d’accompagnement. Le coton produit sous la bannière BCI répond à des critères de production, une procédure d’évaluation des exploitations agricoles et un mécanisme de suivi pour mesurer les progrès accomplis. Derrière les étiquettes « Conscious » de H&M par exemple, “le coton responsable”, et autres initiatives de marketing ou de greenwashing, on s’aperçoit que le coton BCI ne provient pas de l’agriculture biologique car :
Critères environnementaux
Les semences génétiquement modifiées sont autorisées et l’utilisation du coton BT transgénique est autorisé
La BCI permet l’utilisation de pesticides, herbicides et d’insecticides
Critères sociaux
Le système d’accompagnement BCI n’exige pas le versement d’un salaire vital pour les travailleurs du secteur.
Plus affligeant encore, les mesure prises contre le travail des enfants s’appliquent uniquement pour les agriculteurs, et non sur toute la chaine de production d’un vêtement BCI.
Aucun contrôle n’est fait sur l’ensemble de la chaine de production. Le producteur s’engage à utiliser moins de pesticides et d’eau, puis quand le coton du fermier Better Coton Initiative arrive à l’entrepôt de filature, il est mélangé aux autres cotons sans distinction. Et enfin, lorsqu'une usine est labellisée BCI, tout fil qui sort de celle-ci est labellisé BCI, même s'il ne contient pas de coton BCI.
En savoir plus avec l’émission Cash Investigation de 2017 sur France2
4. Le greenwashing des tissus
Un tissu éco-responsable car imprimé en France ?
ll est vrai que l’impression française d’un tissu est mieux qu’une production étrangère (moins de transport, une réglementation plus stricte, des salariés bien payés) mais cela n’est pas suffisant et ne change rien en la matière ni à son procédé de fabrication :
La matière première est-elle naturelle ? Ou artificielle comme la viscose qui est une matière non écologique avec un procédé chimique polluant !
Il ne faut pas oublier que l’impression n’est que la dernière étape dans la production d’un tissu. Qu’en est-il des autres étapes ? Quel est le lieux de filage ou de tissage du tissu ? Qui s’en est chargé ? Dans quelles conditions sanitaires et sociales ?
Donc imprimé en France sur de la popeline de coton bien souvent filée et tissé en Chine à partir d’une matière cultivée avec des pesticides, gourmande en eau, dans des conditions de travail médiocre à l’autre bout du monde, est-ce plus éco-responsable qu’imprimé au Portugal sur du coton biologique indien ? Vous avez 3h 😂
En conclusion, le lieu d’impression ne suffit pas. Il faut avoir en tête toute la chaine de fabrication pour mesurer l'empreinte carbone. Il faut aussi connaitre la matière du tissu et les traitements qu’elle a subit. La mercerie Cousu Bio a effectué un vrai travail sur le sujet de l’empreinte carbone des tissus d’ailleurs si cela vous intéresse.
Exemple de greenwashing sur une mercerie en ligne
Je ne peux que vous recommander d’être vigilant lors de vos achats en ligne, notamment dans la description des fiches produits.
Regardons ensemble cet exemple, dans la rubrique tissus « éco-responsable » d’une mercerie: que vous pouvez retrouver sur beaucoup de fiches produits :
Il est écrit “bio” sur le macaron de la photo et dans le titre du tissu : le tissu est bio mais ne semble pas certifié. Enfin ce n’est pas clair car ce n’est pas écrit dans la description (seulement en propriété) et on ne ne sait pas le % de coton bio dans le tissu au final car c’est juste précisé 100% coton, et non 100% coton bio…
Est-ce que la fibre est certifié GOTS mais que l’enseigne ne l’est pas, donc il ne le note pas ? Si c’est le cas, l’entreprise n’a pas le droit de mentionner le mot GOTS sur une fiche produit alors qu’ils ne sont pas certifiés !
On n’a aucune information sur la traçabilité du tissu : le lieu de filage, de tissage, d’impression ni même de production du coton.
Il insiste sur la certification Oeko-tex dans la description du produit, mais cela n’a rien à voir avec le fait que le tissu soit en coton biologique. Le mot “également certifié” induit en erreur car cela sous-entends qu’il possède déjà une certification. Mais laquelle ?
Et enfin, je suis alertée par le prix du mètre de coton bio certifié Gots à -10€ TTC… C’est invraisemblable !! A moins qu’il soit complétement fabriqué à l’autre bout du monde dans des conditions déplorables sur des milliers de mètres..
De plus sur leur site internet, Il est placé à coté de tissus PAS DU TOUT « éco-responsables » comme les viscoses Eglantine & Zoé, des toiles déperlantes en POLYESTER … De quoi tromper l’internaute.
Arnaque aux tissus en bambou
Les tissus communément appelé « éponge de bambou » sont rien d’autre que de la viscose de bambou dont l’impact écologique est désastreux. Et la viscose, c’est une matière textile obtenue à partir de pulpe de bois par un processus lourd de bains de solvants (soude caustique, sulfate de soude, acide sulfurique).
Alors oui, le bambou est une matière naturelle, qui pousse vite sans pesticides et nécessite peu d’eau, il a propriétés antibactériennes, anti-odeurs mais qu’en est-il une fois transformé ?
Pour en obtenir les constituants souhaités, la fibre de bambou est traitée avec des composants très polluants comme la soude caustique, le sulfure de carbone, le hydroxyde de sodium et l’acide sulfurique. Tous ces additifs utilisés dans la fabrication des textiles en bambou lui donnent un aspect doux au toucher et confortable mais lui enlèvent la mention éco-responsable.
La fabrication de la viscose de bambou favorise la surexploitation au détriment de notre écosystème. Pour produire 500 grammes de fibres de bambou, il faut le double de matière première, soit 1 kg.
Outre sa production peu écologique il y a un autre problème : la déforestation (la moitié des forêts de bambou ont été détruites en 10 ans, menaçant l’habitat et l’alimentation des pandas).
Donc un tissu en bambou n’est à mon sens pas du tout écologique !
Quid du polyester recyclé ?
Qu’est-ce que le polyester recyclé (PET) ?
Le polyester est une matière très polluante (à base de pétrole) et omniprésente dans la mode car elle est malléable, disponible, peu coûteuse et ses applications sont multiples.. Le PET (Polyéthylène téréphtalate) recyclé est une matière issue du recyclage des bouteilles en plastique par exemple.. On dépolymérise ce plastique puis on lui redonne une structure en un fil puis un tissu.
À quoi ressemble le polyester recyclé ?
Ce tissu, utilisé principalement pour les maillots de bain, les sous-vêtements et les vêtements de sport, il a les mêmes propriétés esthétiques et caractéristiques techniques que le polyester. Cependant, il perd en qualité au fil des processus de recyclage et doit donc être mélangé avec d’autres fibres pour rester résistant.
Le polyester recyclé, est-ce écologique ?
Le polyester recyclé présente certes un moindre impact écologique lors de sa production car il requiert une faible proportion de matière neuve mais il n’est pas une solution durable car :
•Le recyclage du polyester n’est pas encore en circuit fermée (donc sans ajout de matière première complémentaire donc de polyester neuf… En effet, les fibres recyclées semblent trop fragiles pour être utilisés seules, il faut rajouter du polyester “neuf” avec pour solidifier le tout.
•Le recyclage du polyester est énergivore et requiert l’utilisation de produits chimiques potentiellement toxiques.
•Souvent issu d’un mélange de fibres d’emballages usagés (bouteilles en plastiques par exemple), il est difficile, voire impossible, de retracer l’origine du polyester recyclé (il peut provenir de très loin et avoir voyagé de l’autre bout du monde avant d’être recyclé)
•Chaque vêtement en polyester, recyclé ou non, libère des microparticules de plastique lors du lavage, qui finissent dans les océans et perturbent l’écosystème. Les solutions actuellement disponibles pour limiter leur propagation (tel que le sac de lavage GuppyFriend ) sont encore imparfaites et peu disponibles. Les machines à laver ne sont pas encore capable de traiter ce problème.
Donc pour moi, le polyester recyclé n’est pas encore une solution favorable à l’heure actuelle. Même si cela pose beaucoup de questions notamment au niveau des tissus techniques : par exemple se coudre un ensemble de yoga ? un maillot de bain ? Comment fait-on pour remplacer le lycra ? C’est sur que c’est une solution “moins pire”, mais cela n’est pas pour autant un choix écologique. Je vous l’accorde c’est vraiment une question pas simple.. Du coup, pour l’instant je porte toujours un vieux maillot de bain du commerce et je n’ai pas encore franchi le pas pour un coudre un.
Et la viscose Ecovero alors ?
C’est un sujet qui fait débat en ce moment dans le monde de la couture. Et c’est vrai qu’il n’est pas toujours évident de statuer dessus. Moi-même je me suis posée beaucoup de questions… Il manque pas mal d’informations sur le sujet (autres que celles communiqués par l’entreprise j’entends), c’est ce qui personnellement me laisse perplexe et sceptique. Car c’est l’entreprise mondiale Lenzing qui fabrique la viscose, qui a mis au point ce procédé de fabrication soit disant “ plus éco-responsable” : utilisation de plus 90% d’eau recyclé, fibre de bois issues de forêts éco-gérés.. mais nous avons peu de preuves et de vérifications par d’autres organismes de la véracité de leurs propos. De plus, si leur procédé était si innovant, pourquoi continuent-ils de produire de la viscose “classique” donc ultra-polluante ? S’ils souhaitent vraiment mettre le respect de l’environnement et des travailleurs au cœur de leurs préoccupations, ils auraient modifiés toutes leurs chaines de production à travers le monde.
Je m’interroge aussi sur ces forêts dites éco-gérées et l’impact sur la biodiversité…
Mais comment savoir si un tissu est éco-responsable ?
Sa matière naturelle :
Son empreinte environnementale doit être la plus minime possible, en privilégiant une matière naturelle végétale (coton, lin, chanvre). Ou sinon il faut justifier d’une matière artificielle avec un procédé de fabrication totalement écologique et respectueuse de l’environnement (comme le tencel par exemple)
Agriculture bio ou raisonnée
Si la matière est d’origine naturelle, sa culture doit absolument respectée les normes de l’AB ou de l’agriculture raisonnée pour le lin/chanvre par exemple).
Une certification reconnue
Le dire ne suffit pas toujours, une certification peut-être un gage de qualité si celle-ci est reconnue. Attention, cependant à la particularité du label GOTS qui complexifie son utilisation (notamment pour les petites entreprises/créatrices comme moi).
Traçabilité–transparence
L’origine de la fibre et de la transformation doit être connue et prise en compte dans l’impact carbone et environnemental des tissus. Le made In France (ou Europe) sont à privilégier pour TOUTES les étapes de transformations.
Bien souvent quand on parle de tissus biologiques, la notion de “couture responsable” fait aussi son apparition. En effet, si on consomme des tissus biologiques, on fait aussi le choix de moins consommer et de mieux coudre. De manière plus réfléchie. Plus éthique.
Mais qu’est-ce que la couture responsable ?
Des projets réfléchis : Connaitre son style, étudier sa garde-robe, les vêtements qu’il nous manque, réfléchir au bon patron, choisir la bonne taille ou faire les modifications pour l’adapter à sa silhouette.
Coudre moins mais mieux : Coudre plusieurs fois le même patron, utiliser ces chutes de tissus, pendre le temps de peaufiner ses cousettes...
Choisir des tissus biologiques : Sélectionner uniquement des tissus de qualité, en matières naturelles, biologiques et certifiés GOTS si possible. Et s’ils sont tissés et imprimés français c’est encore mieux.
Et de la mercerie éco-responsable : Choisir des boutons naturels, du fil de qualité en coton bio afin d’avoir des vêtements durables. Utiliser des boutons recyclés. Réutiliser ses tissus et sa mercerie.
Pour des cousettes durables : Bien les coudre, parfaire les finitions et une fois cousue, en prendre soin !
Si vous êtes arrivées jusqu’ici, je vous dis BRAVO !! Normalement vous avez compris et surtout retenu l’essentiel. Enfin je l’espère 😄 Donc il est temps de tester vos connaissances avec un petit jeu !
5) Tester vos connaissances : Vrai ou faux ?
J’espère que cet article aura répondu à toutes vos interrogations et que maintenant vous serez plus informé pour affronter la jungle des merceries et trouver votre bonheur :) Si vous avez la moindre questions, n’hésitez pas à me laisser un commentaire, nous pouvons échanger avec plaisir sur tous ces sujets passionnants !